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Récits - l'ombre des déchus / Re : [Récit] Tome I - De bons présages
« Dernier message par Elanor le 30 mars 2011, 19:11:46 »
Les jours passaient, une certaine routine s'installait et Elanore se sentait toujours aussi seule. Dans les faits, elle avait quelque part fini par adopter la façon de vivre de Djianne: elle parcourait Telara pour contenir les invasions, au moins ca occupait. En plus elle était payée pour ca, ce qui lui convenait tout à fait dans l'esprit.

Elle avait fini par adapter son art de tuer au monde qui l'entourait. Finies, les étroites et sordides ruelles des villes, où l'ombre et la surprise étaient ses seules alliées. Dans les vastes plaines, sa science du combat s'était adaptée à son nouveau terrain de jeu, aux espaces qu'il lui laissait. Les lames volaient, passant rapidement d'un point à l'autre. Un instant cherchant à se glisser sous la garde de l'adversaire, ou parant un coup, le suivant se glissant dans un défaut de l'armure. Les lames dansaient.


Un soir, Elanore recroisa le chemin de la mystérieuse Arkehyna. Egale à elle même, la Kelari traçait sa route, appliquant son crédo égocentrique et profitant de sa seconde chance à fond. Les deux jeunes femmes s'entendaient plutôt bien, sans pour autant partager de réelle affinité, mais leur vision du monde compatible ne les lançait au moins pas dans des discussions philosophiques sans fin. Les remarques acides d'Arkehyna arrachaient même parfois un rire à Elanore. La vision cynique de monde de la Kelari teintait ses conversations d'une certaine forme d'optimisme. Elle encouragea la jeune Eth à s'intéresser de plus près à un jeune homme qui avait été courtois avec elle, et déplora son manque d'à propos quand Elanore avoua avoir oublié de lui demander son nom.

Un peu plus tard, un peu plus loin... Qu'importait le décompte des jours, chacun ressemblait tellement au précédent. Elanore arrivait sur une faille, et formait tacitement une alliance temporaire avec un jeune Eth. Ils combattirent côte à côte l'invasion, et les chants du jeune homme lui redonnaient courage et vigueur à chaque fois qu'elle menaçait de plier sous les assauts des créatures du plan de la mort. L'invasion finalement repoussée, elle le remercia chaudement pour son aide, et il accepta de lui enseigner quelques rudiments de ses chants. Elle en avait le potentiel, elle le savait, les âmes des anciens qui coulaient en elle et se mêlaient à son être le lui susurraient. Un autre jour de passé, un petit objectif à atteindre, une petite raison de se lever un autre matin, et toujours une vie de solitude à meubler...
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Récits - l'ombre des déchus / Re : [Récit] L'Échiquier du Mal
« Dernier message par Arkehyna le 22 mars 2011, 18:03:44 »
Quelque chose troublait son sommeil depuis des jours . Elle n'arrivait pas à savoir ce que cela était précisément mais cela virait à l'obsession. Une obsession mortelle car ses pensées s'envolaient dans les pires moment et elle n'avait dû sa survie qu'à des réflexes bien ancrées.

C'est ce qui fait qu'elle avait décidé de repasser à Meridian et surtout d'y rester en attendant d'avoir compris. Elle se mélait peu à peu aux autochtones bien qu'elle n'attende pas grand chose d'eux en définitive. En attendant cela occupait et évitait de prendre des risques inutiles. Elle en avait croisé plusieurs, certains manifestement plus dangereux que d'autres. Tellement proches de ce qu'elle pouvait être qu'elle trouvait amusant que finalement les Élus puissent être des âmes si noires. Si ça c'était capable de sauver un monde, cela augurait d'époques charmantes par la suite. Le temps passait cependant et ses idées restaient confuses.

C'est une rencontre très banale en apparence qui avait fini par mettre ses pensées en ordre. Quoi de plus banal qu'une nouvelle arrivante en Telara ? Quoi de plus banal qu'une gamine dans un monde de chaos ? Pas grand chose en effet. Sauf que cette gamine ne venait pas seule, nouvelle "Élue" venue grossir le flot des réfugiés, elle avait été une parmis des dizaines. À se demander si Meridian serait assez grande pour tous ces êtres à un moment.

Elles avaient discuté un moment dans la bibliothèque, un coin pas si fréquenté que ça et dans lequel on pouvait dormir au chaud si on se faisait passer pour un étudiant. C'est en repartant que la réponse avait commencé à se former. Si des Élus continuait d'arriver c'est que le futur n'avait pas été changé. Fatalement si ce monde triomphait, il fallait que le flot d'Élus cesse montrant ainsi que les machines avaient été inutiles. Or il y en avait toujours de plus en plus.

Le futur aurait pu être différent mais justifiant la création des machines malgré tout mais ces nouveaux venus arrivaient tous avec des récits de fin du monde. Elle avait bien fait de jeter aux orties ces histoires de rédemption. La fin finalement était connue et quitte à connaître la fin de l'histoire, autant profiter des moments qui restaient.

Des âmes noires erraient en Telara, il y avait surement quelque chose à en faire d'amusant. La journée qui s'en suivit fut mortelle, une fois de plus mais pas pour elle.
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Récits - l'ombre des déchus / [Récit] L'Échiquier du Mal
« Dernier message par Arkehyna le 22 mars 2011, 18:03:05 »
"Rentre maintenant il fait nuit et tu vas prendre froid."

Un sourire pâle s'étirait sur ses lèvres blêmes en entendant la voix de sa mère. Elle l'avait toujours protégée du monde mais elle n'était plus depuis bien longtemps. Nulle raison funeste ni évènement terrible à sa mort, juste le temps qui s'était écoulé. Les jours avaient succédé aux jours et la douce vieillesse s'en était venue. Sa famille était bien implantée dans leur village mais quand sa mère s'était éteinte quelque chose était partie avec elle. Une digue avait cédé ensuite morceau par morceau.

Un rire silencieux, un mouvement de tête faible mais suffisant pour montrer qu'elle était encore en vie. Elle reprenait le fil de ses pensées. Cela avait un côté un peu dramatique qui lui plaisait bien mais en toute lucidité, elle avait toujours eu cette part de noirceur. Cela ferait quoi de se prendre un coup de couteau ? De tuer quelqu'un ? De surprendre un de ces pêcheurs ventrus au détour d'une rue ? C'est à ça qu'elle rêvait dans le silence du crépuscule et la présence de sa mère avait juste empêché qu'elle ne cherche les réponses aux drôles de questions qu'elle se posait.
Une digue avait bien cédé mais pas morceau par morceau. Meurtre par meurtre, telle était la réalité. Sans la voir, elle contemplait sa toute première cicatrice. Elle s'était poignardée pour savoir ce que cela faisait et n'avait pas trouvé cela bien pratique. Douloureux en plus. Comble, il avait fallu trouver un moyen pour se soigner discrètement.

Néanmoins, meurtre après meurtre, elle avait fait son petit bout de chemin avant de tomber sur plus fort et maintenant elle attendant la sentence finale. Dommage, il y avait bien des choses qu'elle voulait essayer. Enfin cela n'avait pas grande importance. La mort par pendaison, c'est ce qui lui était promis. Tout compte fait, la pendaison elle ne connaissait pas. Une dernière expérience en forme de pied de nez à la face de son monde puis, plus rien. Elle ne croyait pas beaucoup en la rédemption et toutes ces choses. Pouvoir effacer ses fautes en demandant pardon. Fadaises ! Elle ne l'avait pas fait pour les familles de ses victimes et ne le ferait jamais.
Demain tout serait achevé, pour l'éternité.
"Adieu gamine, t'auras gâché ta vie". Les dernières paroles du bourreau qu'elle emporterait dans le Néant.

"Bienvenue être Élu.
Hâtez-vous, nous avons peu de temps."
Sans être hystérique, la voix invitait à se presser. Élu. Fin du monde. Failles. Régulos. Les informations se bousculaient tandis qu'elle parlait aux êtres qu'elle croisait. Revenue pour aider à sauver le monde avec d'autres êtres Élus, c'est ce qui semblait être l'idée dominante. Quelque chose en elle lui disait que finalement la rédemption existait mais un réflexe venu d'elle ne savait où l'avait incité à s'approprier l'âme d'une créature pouvant se soigner. Elle se disait que cela lui aurait bien servi autrefois. Il fallait qu'elle s'arrête pour réfléchir mais dans le chaos ambiant, cela ne semblait pas être possible. Elle suivait donc le chemin qui s'ouvrait devant elle. "Je veux le contrôle !" pensa t elle quand deux créatures voulurent se mettre sur sa route et ainsi fut fait.

"Cette âme te donnera le contrôle. Tu en prendras les pouvoirs peu à peu." Qu'est-ce-que c'était bon. Elle en avait des frissons tout le long de la colonne vertébrale mais la rédemption muselait toutes ses autres pensées. Quand des Gardiens lui furent désignés comme les ennemis, elle résista à son envie de carnage. Après tout, pas la peine de les envoyer trop vite à la mort avec les forces de Régulos qui se déchaînaient. Qu'ils profitent du spectacle de la destruction. Non ! Non ! Une chance lui était offerte, elle s'amenderait. Ce futur n'existerait pas ! Sans vraiment savoir pourquoi, quelque chose lui disait que c'était bien.

Un dernier pas, le soleil éclatant de Libremarche, le bruit des canons. Elle avait respiré profondément et cela avait scellé celle qu'elle avait été. La rédemption serait sa voie. Les jours s'étaient succédés. Elle avait tué consciencieusement ceux qui lui étaient désignés. Bon petit soldat Renégat au service de l'intérêt supérieur. Il y avait ce plaisir à tuer qui ne la quittait jamais vraiment mais elle se retenait, ne faisait jamais plus que l'ordre donné et d'une façon propre, rapide, sans souffrance supplémentaire. L'époque était dure, les failles menaçaient et elle protégeait tout et tous ceux qu'elle pouvait.

Cela avait duré un moment jusqu'à une simple conversation. Un détail insignifiant sur la roue du temps, une phrase qui avait tout changé.
"Personne ne me connaît ici. Je peux tout recommencer."

Sur le coup elle n'avait pas relevĂ©. Après tout elle Ă©tait mal placĂ©e pour juger quelqu'un qui voulait avoir droit Ă  sa deuxième chance. Un simple dĂ©tail, insignifiant, il aurait suffit que l'on lui demande de faire les choses rapidement et elle n'aurait mĂŞme pas pris la peine de discuter avec cette marchande mais comme un petit caillou pouvait dĂ©clencher un Ă©boulement cette phrase avait fini par dĂ©truire l'idĂ©e de la rĂ©demption. Elle Ă©tait revenue sur ses pas peu après, avait tuĂ© gratuitement, comme ça juste pour le fait de pouvoir le faire et  le plaisir avait Ă©clatĂ© en elle. En cet instant, tout Ă©tait devenu jeu. Après tout, la mort n'avait pas voulu d'elle, alors pourquoi avoir peur d'un au-delĂ  qui avait Ă©tĂ© aboli ?

Personne ne la connaissait ici et il Ă©tait plus que temps de s'amuser.
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Récits - l'ombre des déchus / Re : [Récit] Tome I - De bons présages
« Dernier message par Elanor le 22 mars 2011, 17:38:51 »
Elanore ne savait pas pourquoi elle s'était lancée dans cette conversation. Elle avait poussé un juron contre ceux qui prenait les allées de Meridian pour un champs de courses, et un galant inconnu avait donné de la voix dans son sens. Une Kelari était descendue de cheval en s'excusant... et elles avaient engagé la conversation. Enfin un semblant, jusqu'à ce que les trompettes sonnent l'alerte devant les portes de la cité. L'autre l'avait plantée là, et Elanore ne savait pas trop pourquoi elle l'avait suivie, au fond.

Après la bataille, elles avaient repris leur conversation, Djianne -c'était le nom qu'avait donné la Kelari- n'attendait rien de la vie, et entendait se livrer corps et âme à la guerre. Cela tranchait singulièrement avec la discussion qu'elle avait eu la veille avec Arkehyna... Djianne lui avait dit avoir déjà tout perdu avant la fin de sa précédente vie, et qu'elle n'était pas prête à vouloir reconstruire. Cela l'avait émue. Elanore n'avait rien perdu, elle qui n'avait jamais rien eu à quoi tenir, mais la Kelari cachait visiblement une blessure dans son âme. Touchée, elle avait posé une main sur son épaule, lui disant à voix basse qu'elle espérait qu'elle retrouve une raison de vivre, mais Djianne avait bondi en arrière, et un autre Kelari en avait profité pour s'inviter dans la conversation.

Kyan aurait pu être le jumeau de Djianne. Il vivait pour sa mission, faire ce pour quoi il avait été rappelé, à l'exclusion de toute autre chose. Pourquoi vouloir vivre aussi pour soi ? Parce que, pour entretenir l'espoir, il fallait en avoir un pour soi, pensait Elanore. Elle les trouvait tristes, pour des êtres sensés incarner l'espoir à tout un peuple. Elle le leur dit, mais ils ne semblèrent pas comprendre pourquoi elle ... avait tant besoin d'un espoir auquel se raccrocher elle aussi.

Devant le front commun des Kelari, Elanore se résigna à abandonner, et à regagner sa chambre. Djianne lui semblait si inhumaine, si différente d'elle, pourquoi s'entêter et vouloir à tout prix s'en faire une amie ? Alors qu'elle montait les escaliers la menant à ses quartiers, deux larmes perlèrent et coulèrent sur son visage. Elle se sentait seule, tellement seule...
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Récits - l'ombre des déchus / Re : [Récit] Tome I - De bons présages
« Dernier message par Elanor le 22 mars 2011, 17:35:21 »

Finalement, j'arrivais à Meridian. J'étais exténuée. J'étais sale. J'avais les yeux rougis, les vêtements déchirés, la faim au ventre, mais j'étais arrivée.
Je fus accueillie sur l'esplanade devant les murs de la ville par une troupe de marchands. Ils disaient proposer des articles à des prix intéressants, mais tout ce à quoi j'aspirais, c'était une bonne chambre d'auberge, un repas, et une bassine d'eau chaude où me baigner. Ils m'indiquèrent les tentes devant les portes de la ville. Remettant mon balluchon sur l'épaule, je m'apprêtais à m'y rendre, quand passant devant l'enclos des chevaux et perdue dans mes pensées, je lâchais un "Les tentes... et ben y a du boulot..." un peu désabusé.

- Pourquoi avoir une toile sur la tĂŞte quand on peut avoir un toit ?

Je relevais la tête juste à temps pour voir la Kelari qui avait prononcé cette phrase disparaître dans la foule.

- Comment ca un toit ?

Mais je ne m'adressais Ă  plus personne, la Kelari avait disparu. Je fendis la foule pour la retrouver.

- Dame, comment ca un toit ? répétais-je en arrivant dans son sillage.
- Je ne suis pas une Dame, gamine.
- Excusez moi si je me suis trompée dans votre titre, votre Seigneurie.
- Viens, gamine, je vais te montrer un endroit ou tu pourras rester.


Je la suivis dans les tours de Meridian. Je tentais bien de lui expliquer que je voulais juste me reposer, trouver un travail pour m'acheter des vĂŞtements, mais elle repoussa mes arguments.

- Tu es une élue. Profites d'eux avant qu'ils ne se réveillent. Trouves toi un ou deux amants pour t'entretenir...

Elle me guida jusque dans une bibliothèque.

- Tiens, tu peux rester ici, fais toi juste discrète gamine, et personne ne viendra te demander de comptes.

La Kelari me donna tout de même son nom en quittant la bibliothèque, au cas ou nos chemins se croisent à nouveau. Arkehyna... Je m'installais dans l'une des chambres prévues pour les étudiants, et réussis tant bien que mal à trouver de quoi me sustenter, ainsi qu'une bassine pour me débarbouiller. Je me laissais ensuite tomber sur le lit, mais le sommeil ne vint pas. En sus de tous les doutes qui m'assaillaient depuis mon arrivée, venait se greffer maintenant la vision froide et cynique de ma dernière rencontre. Et si tout cela était vain ? Que tout espoir était perdu ? Tous ces gens dans Meridian ne semblaient pas si touchés par la guerre, visiblement. Comme toujours, il y avait les nantis, et ceux dont le sang coulait. L'inconnue avait peut être raison... De quel côté avais-je envie de me trouver ?
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Récits - l'ombre des déchus / [Récit] Tome I - De bons présages
« Dernier message par Elanor le 22 mars 2011, 17:33:17 »
Le bon vieux temps...

... était celui où, dans les bas quartiers de la ville et sur ses toits, j'officiais et remplissait mes contrats. En tant qu'assassin, je m'étais taillée une petite réputation, et le bouche à oreille faisant, je manquais maintenant rarement de travail. Et cela payait bien, j'en vivais plus que confortablement.

Bien sûr, au loin, la guerre faisait rage, mais ici, en sécurité derrière les murailles, avec les bourgeois, les aristocrates et autres nantis, je pouvais mener une vie tranquille.
Jusqu'à ce contrat qui n'en était pas un. Un travail simple en apparence, bien payé, peut être un peu trop. Je n'avais pas vu venir le coup. Bien sur, seule dans cette arrière boutique, encerclée par une demi douzaine de brutes, je n'avais pas trop le loisir de réfléchir aux erreurs que j'avais pu commettre. Et au final je mourrais sans même savoir qui j'avais pu offenser, quelle transaction j'avais pu gêner, ni qui avait payé pour me supprimer.

Mon âme fut arrachée à l'oubli. J'ouvris les yeux dans un lieu étrange, entourée de machines. Que se passait il ? Où étais-je ? Une foule de questions montait à mes lèvres, et je noyais la personne qui me faisait face d'un déluge ininterrompu de paroles. Oui, quelques dizaines d'années avait passé depuis ma mort, et pendant ce temps, le monde avait changé. La guerre.. la guerre avait été perdue, les dernières poches de résistance succombaient les unes après les autres, et les morts étaient rappelés à la vie pour combattre... pour une cause désespérée ?
Non. Il existait une porte de sortie, un aller simple vers l'espoir, un moyen de retourner dans le passé, dans une dernière tentative de sauver le monde... mon monde. Sans un regard en arrière vers ce futur mourant dans une longue agonie, je prenais la chance qui s'offrait à moi, et courrais à travers le passage temporel.

- Une Ă©lue !

Etre élue ? c'était donc ainsi que dans le passé ils voyaient les pauvres âmes arrachées à l'oubli pour venir renforcer leurs rangs, dans l'espoir d'éviter la déroute absolue et totale que j'avais entr'aperçue dans le futur ? Je titubais mes premiers pas dans ce monde, et lisais dans leur regard l'espoir d'un peuple entier. J'avais envie de leur hurler que je n'étais pas celle qu'ils croyait, que ce pouvoir qu'ils m'avaient donné dans le futur, je ne le maitrisais pas, je ne le comprenais pas, que ca semblait tellement trop pour mes seules épaules...
Quelque chose dans leur regard m'en dissuada. Plus qu'une Ă©pĂ©e de plus, ces gens la avaient besoin d'espoir, et cet espoir, c'Ă©tait pour le moment tout ce que j'incarnais Ă  leurs yeux. Je me sentais mal, comme prisonnière d'un mensonge trop lourd pour moi, mais j'essayais de ne pas cĂ©der Ă  la panique, et de faire bonne figure.  

Je me mettais sans plus attendre en route vers Meridian, la capitale. Une multitude de questions auxquelles je n'avais aucune réponse satisfaisante me troublaient. Mais par dessus toutes, une seule revenait: pourquoi moi ?
Je découvrais un monde qui était le mien, mais un monde en guerre totale, un monde qui avait déjà bien changé. Une faille s'ouvrit près de moi, et j'eus un moment peur qu'elle mette un nouveau terme à mon histoire avant même de l'avoir recommencée. Je me battis avec rage. Avec désespoir. J'avais connu la mort, l'oubli, et malgré la peur panique que je ressentais, j'avais soif de vivre.
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Récits d'Ombrelune / [Récit] Hors série - Poker Face
« Dernier message par Luun le 30 novembre 2010, 17:34:12 »
L’épée pendait à la patère... Elle n’en avait pas bougé depuis des mois. L’armure, emballée dans des pièces de tissus huilés était entreposée dans un coffre. La cape portant armes et couleurs était rangée au fond d’un placard, et les anneaux... ses vieux anneaux de communication étaient remisés au fond d’un tiroir quelconque, aussi effacés des pensées de l’Elfe des bois qu’ils pouvaient l’être.

Les rayons du soleil donnaient, inondant la pièce à travers l’épaisse vitre qui isolait l’intérieur douillet du manoir du rude froid extérieur. Luun était affalé dans une pile de coussins, et des parchemins épars occupaient le sol autour de lui dans un large périmètre. Il écrivait, compilait, raturait, recommençait... Pas de révélation fracassante sur les activités plus que limite des différents souverains, pas d’intrigues de cour, de coups bas et autres guerres d’influence auxquelles se livraient les puissants, non, Luun mettait la dernière main à son traité de botanique.

Il ne repensait plus trop aux évènements des derniers mois, ceux qui avaient menés fort logiquement ses pas jusqu’à New Halas, jusqu’au manoir de Djianne, en compagnie de laquelle il avait depuis passé de longs mois et refait sa vie loin de son passé, des intrigues, des trahisons, bref de ce qui avait été à la fois son passe temps, son travail et son quotidien pendant si longtemps.

Sur le moment, cela avait semblé être une bonne idée.. avec la moitié de Norrath aux trousses, se faire oublier un moment était une recette sûre et éprouvée, dont Luun avait déjà usé et abusé. Forcément, l’épisode du registre des Gardiens du Serment, qui avait pris envie de voyager et de répandre les germes de peste dont il était couvert dans tout Qeynos , n’avait pas laissé que de bons souvenirs. Se procurer un tel ouvrage n’était pas à la portée du premier cambrioleur venu, et quand on y réfléchissait un peu, la liste était dangereusement courte, et l’elfe y apparaissait en bonne position.
Ok... en première position.

Il s’en était encore sorti sur ce coup là, mais le coup avait porté terriblement près. Il avait dû courir pour fabriquer une piste chaude accusant une bande d’illuminés des égouts, à peine quelques pas devant les Qeynosiens, et avait eu vraiment de la chance que ces derniers souhaitent visiblement enterrer l’affaire aussi vite que lui.

New Halas... L’hiver y était rude, comme ses habitants, mais ces derniers savaient se montrer discrets, pour peu que l’on respecte leur us et coutumes, et que l’on ne vienne point porter la discorde dans leur communauté. Le couple de feir’dal avait d’abord attiré quelques regards étonnés puis avait fait partie du quoditien.
Djianne chassait, le plus souvent de l’orque, ou quelque autre créature nuisible qui avait posé ses valises sur les terres gelées. Sa soif de sang et de justice semblait ne jamais devoir s’affaiblir, et sans doute ne pourrait elle jamais oublier cette partie de son passé.
Dans ces chasses, Luun l’accompagnait rarement, haussant les épaules quand on lui parlait des invasions d’orques. Pour le moment, l’Equilibre aurait à se trouver un autre outil, un autre bras à utiliser. De toute façon toutes ses forces étaient concentrées à tenter de dominer sa sauvage guerrière et malheureusement pour lui, cette fois l’Equilibre se maintenait avec acharnement.

L’hiver se prolongeait et la monotonie des jours n’était parfois brisée que par l’arrivée d’un navire marchand proposant ses étoffes et autres matières rares en provenance des régions plus tempérées de Norrath.
Djianne était partie au petit matin et Luun avait décidé d’aller négocier quelques aunes d’une splendide étoffe venue tout droit de Maj’Dul. S’approchant de l’étal, il négocia âprement avec le marchand et lorsqu’il tourna les talons, son paquet sous le bras, il ne remarqua même pas la silhouette encapuchonnée sur le pont du navire qui le suivit un moment du regard puis disparut dans la cabine.
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RĂ©cits d'Ombrelune / [RĂ©cit] Tome VII - The end
« Dernier message par Luun le 13 septembre 2010, 21:12:22 »
Il ressentait sa douce morsure sur sa peau, son souffle dans ses cheveux... et un sourire se dessina sur ses lèvres...

L'elfe avait voyagé loin de chez lui, loin de cet endroit où maintenant plus rien ne le retenait, loin de ce qui avait été son passé. Le souffle du vent, l'odeur de la forêt, le frisson de la liberté... tout cela s'était estompé, s'était endormi, enfoui dans ses souvenirs.. pourtant il n'avait fallu que peu de choses pour que ces sensations renaissent, grandissent et éclatent... et oui, les changements récents dans sa vie l'avaient véritablement rendu heureux. Comment résister au souffle de la liberté quand il sonne comme une douce présence à ses cotés ?

Prenant son souffle dans l'air glacial du matin, il s'élança vers une nouvelle journée, un voyage incertain, vite, toujours plus vite, afin que jamais la sensation qui lui courait dans les veines et le brûlait ne s'éteigne.

... Plus bas, beaucoup plus bas, une forme indistincte heurta la roche. Une fois, deux fois...et s'immobilisa.

...Noir...


This is the end
Beautiful friend
This is the end
My only friend, the end
Of our elaborate plans, the end
Of everything that stands, the end
No safety or surprise, the end
I'll never look into your eyes...again
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Récits d'Ombrelune / Re : [BG] La Taverne des Plaisirs Négociables
« Dernier message par Djianne le 09 septembre 2010, 15:24:13 »
la taverne sera toujours ouverte tant que mon compte sera actif et que je ne supprimes pas mon perso un soir de rerollite aiguë ^^
et que quelqu'un pensera Ă  payer le loyer :p
d'ailleurs à ce sujet mamie zuzu tu as oublié que tu étais gérante aussi et que par conséquent tu pouvais payer le loyer, inviter du monde, faire une partouze et mettre le bins dans la belle déco du lézard si tu en avais envie !
il me semble que j'avais mis ta nelfette noire comme gérante de l'auberge avec nous ;)
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Récits d'Ombrelune / Re : [BG] La Taverne des Plaisirs Négociables
« Dernier message par Tata Zuzu le 06 septembre 2010, 18:41:48 »
PLOP ! Coucou Ă  tous !  :-[

Dites: z'ĂŞtes passĂ©s oĂą ? On ne vous voit plus beaucoup ces derniers temps  ::)

Je passais pour voir si la taverne Ă©tait toujours ouverte ?
Vous le savez peut-être (ou pas), la Zuzu a refait sa vie cet été.
En clair: changé de guilde pour les Fils de Pendragon.
Une des rares grosses guildes qui fait encore un peu de tout, et oĂą certains ont conservĂ©s une dose de RP  ;)

Ils m'ont demandé de partager mon expérience en la matière (les fous, s'ils savaient... ::) )
Afin de commencer "léger", sans scénario ni BG, j'ai pensé à quelques RP simples de situation ou de comportement
Dont une soirĂ©e surprise Ă  la T.P.N.  ;D
Pourrions-nous essayer de nous retrouver à quelques "anciens" pour leur montrer et annimer un peu cette soirée ?

 


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