Auteur Sujet: [récit] Amère vengeance  (Lu 4261 fois)

Quleym

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[récit] Amère vengeance
« le: 21 avril 2010, 18:16:26 »
Cela faisait presque deux mois... deux longs mois qu'elle se trouvait enfermée dans les geôles puantes de Qeynos. Au début elle avait passé sa colère sur tout ce qui l'entourait, tenté d'invoquer tous les démons qu'elle connaissait et lancé toutes les malédictions possibles sur ses gardiens. Mais quand finalement elle s'était rendue compte que cela n'avait aucun effet sinon faire rire ses geôliers, elle s'était résignée à son sort. Elle espérait que son père ou la famille de son nouvel époux enverrait quelqu'un la sortir de là, mais les jours et les heures s'égrenait encore et encore...sans nouvelle.

Ce jour-là, elle recevait encore de la visite. Après plus d'un mois d'attente sur son sort, c'était la deuxième fois.. À croire qu'ils avaient désespérément besoin d'elle. Mais il y avait certainement moyen de tirer son épingle du jeu si elle la jouait fine.
Parmi les deux visiteurs, elle reconnut le déchu qui lui avait parlé une semaine auparavant. Quant à l'autre misérable qui semblait avoir peur de l'approcher, c'était une Feir'dal semblait il, mais cela l'importait peu.

Le paladin semblait vouloir revenir sur les raisons pour lesquelles elle se trouvait sur place. Elle lui servit la version habituelle comme quoi elle était victime d'une injustice, qu'elle venait juste rendre visite à un ami et qu'elle avait trouvé la maison dans l'état. Lorsque le Koada'dal montra de l'intérêt pour le cercle magique et les cristaux, Salia vit là une occasion inespérée...
Elle lui expliqua qu'elle cherchait, elle aussi, à déterminer ce qu'était ce cercle, qu'elle aurait même pu le faire si l'intervention de la garde ne l'en avait pas empêché. Elle ajouta même, n'y croyant pas trop, que grâce à cela, elle pourrait peut être retrouver Quleym.
À sa grande surprise, le paladin lui proposa d'aller examiner le cercle sur place avec eux. Fallait il qu'il soit si naïf ? Peu importait après tout c'était une chance inespérée si le cercle était intact..

Elle croyait rêver, le paladin avait renvoyé les gardes et assurerait sa garde avec la Feir'dal timorée.. Le long du trajet elle réfléchissait à ses possibilités et comment parvenir à ôter ses maudits bracelets qui l'empêchaient de se servir de sa magie.

Sur place, des effluves immondes vinrent frapper son nez délicat.. le cadavre d'un des chats de Quleym achevait de pourrir devant l'un des cristaux du cercle magique. Salia prit son temps pour vérifier si le cercle était intact et les pierres toujours chargée de leur magie.. puis.. mimant une découverte, elle invita ses deux gardiens a venir voir..
Le paladin s'approcha pour examiner le cristal du centre et lorsqu'il fut suffisamment près, la jeune Teir'dal invoqua un mot de pouvoir, déclenchant le piège qu'elle avait conçu à l'intention de Quleym.
Le corps du paladin s'effondra au sol, privé de ce qui l'animait.. son âme capturée par l'un des cristaux. Salia jubilait, il ne restait plus qu'à effrayer la Feir'dal et elle serait libre.
À sa grande surprise, la Feir'dal riait de la situation... Fallait il qu'elle soit folle ? Salia la menaça du même sort que le paladin, sachant cependant que le piège était inutilisable. Lorsque la Feir'dal s'adressa à elle comme à une fillette, elle allait perdre son calme mais une sombre présence attira son attention et retint sa colère... Un serviteur du père de la haine ?
Elle eu du mal à accepter cela, mais la présence haineuse était indéniable... aussi passa t'elle un marché avec l'inconnue... l'âme du paladin, contre sa liberté... peu importait les raisons de cette femme, pour Salia seule comptait sa liberté...et sa vengeance.

[...]

Neriak.. la sombre cité de la Haine.. enfin elle allait retrouver le bien être de cette cité. Il lui restait cependant à retourner voir son époux à la maison D'Rivir. Deux mois s'étaient écoulés sans qu'elle puisse donner de nouvelles.. qu'allait il l'attendre là-bas ?

Quleym

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Re : [récit] Amère vengeance
« Réponse #1 le: 23 avril 2010, 17:20:55 »
Trahie... ils l'avaient tous trahie... Son père, sa famille, celui qui se disait son époux et les siens.. même ceux vers qui elle s'était tournée pour obtenir un service l'avaient trahie. Il ne lui restait presque rien, sinon cette colère, cette haine, qui la prenait à la gorge et lui donnait envie de détruire tout ce qui l'entourait.

Elle avait chassé tous les serviteurs et restait seule dans la demeure que son père, ce maudit grippe-sous, avait daigné lui laisser dans sa grande générosité... le chien... si elle ne l'avait pas menacé de révéler ses petites affaires elle n'aurait eu droit qu'à la hache du bourreau.
Salia bouillait de colère, ils s'étaient bien arrangés alors qu'elle croupissait dans les geôles de Qeynos...

Elle revoyait encore son retour à la maison D'Rivir... la surprise de son époux, surprise de la voir en vie et surtout refusant de la réintégrer à la maison. Comment pouvait il oser lui faire ca ? Lui nier sa place dans cette famille ?! Tout ca pour une histoire d'héritage ?!... Elle avait explosé sur le coup et sans l'intervention des gardes elle aurait certainement défiguré et tué son interlocuteur.
Ils l'avaient qualifiée de furie alors qu'il s'agissait de juste vengeance.. finalement elle avait trouvé le chemin des geôles à nouveau.. mais celles de Neriak cette fois ci.. Sans l'interrogatoire sur la famille K'Oziana et les sous-entendus qu'elle avait laissé durant, sa tête aurait certainement roulée sur le billot.

Chose exceptionnelle, son père était venu lui rendre visite en personne à sa cellule. D'habitude ce lâche se cachait derrière des exécutants. Mais cette fiente immonde lui avait expliqué qu'il ne ferait pas machine arrière et que son attitude bornée l'avait condamnée elle-même.
Aussi, elle avait décidé de jouer un dernier bluff en déclarant que si elle passait sur l'échafaud, des lettres partiraient aux personnes intéressées révélant les petites magouilles qu'il cachait à tous.. Elle savait son père prudent, soucieux du détail et qu'il pourrait prendre cette menace au sérieux...

La réaction du patriarche fut complètement différente de celle à laquelle elle s'attendait: il riait.
Les menaces de Salia l'amusaient ! Et l'air qu'elle devait afficher devait l'amuser encore plus. Il lui expliqua qu'il y avait peu de chances que ce qu'elle ai dit ait un seul brin de vérité, il connaissait trop bien le caractère impulsif et irréfléchi de sa chère fille. Elle était incapable de prévoir ce genre de plan.
Cependant, il ne pouvait ignorer la moindre menace. Il pouvait très bien s'arranger pour qu'elle soit "interrogée" plus longuement avant son exécution...
D'un autre coté, son petit démon de fille le distrayait et la voir gesticuler dans tous les sens pendant des années serait bien plus plaisant que la mener au bourreau dans les jours qui venaient...

[...]

Seule dans sa chambre, Salia pestait. Songeant encore à cette conversation, elle en pleurait de rage. Ce salop l'avait laissée en vie juste parce qu'elle était un divertissement...