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Récits - l'ombre des déchus / [Récit] Tome II - L'Orchidée noire
« le: 08 novembre 2011, 17:55:19 »
Ces moments furent les plus durs de mon existence. Je me suis réveillée pataugeant dans un ruisseau glacé, bleue de froid, tremblante et en état de choc. J'avais l'impression d'avoir des milliers d'aiguilles dans la jambe, et chaque mouvement de ce membre cassé m'arrachait un cri. Je me trainais péniblement vers une pierre dont le surplomb pouvait m'abriter un peu, récupérais quelques branches de bois mort, et réussis tant bien que mal à allumer un misérable feu.
Je me réveillais sous un ciel blanc de cette luminosité si particulière annonçant la neige. Combien de temps avais je pu rester inconsciente ? De mon feu, seules subsistaient quelques braises. Rester ici serait la mort assurée. Non loin de moi, la falaise par dessus laquelle j'avais chuté offrait à ma vue quelques failles, et une mince lueur d'espoir. J'atteignais une grotte au bout de longues heures d'efforts, et entrepris de refaire un foyer pour me réchauffer. Dehors, la neige s'était mise à tomber, marquant le début d'un hiver qui allait me bloquer ici de longs mois.
Bien vite, mes maigres réserves de nourritures s'épuisèrent. Mes journées se limitaient à chercher du bois, toujours plus loin de mon abri, et dénicher de la nourriture. Le plus souvent des racines, parfois un lièvre des neiges pris dans un collet. Mon salut se trouva aussi dans un Yéti venu mourir non loin de ma grotte et dont la peau, quoique puante, gardait quelque chaleur. Ce ne fut qu'avec la fonte des neiges, sale, amaigrie et puante, marchant à l'aide d'une béquille improvisée dans une grosse branche, que je pus enfin redescendre au village de chutes blanches.
Je me réveillais sous un ciel blanc de cette luminosité si particulière annonçant la neige. Combien de temps avais je pu rester inconsciente ? De mon feu, seules subsistaient quelques braises. Rester ici serait la mort assurée. Non loin de moi, la falaise par dessus laquelle j'avais chuté offrait à ma vue quelques failles, et une mince lueur d'espoir. J'atteignais une grotte au bout de longues heures d'efforts, et entrepris de refaire un foyer pour me réchauffer. Dehors, la neige s'était mise à tomber, marquant le début d'un hiver qui allait me bloquer ici de longs mois.
Bien vite, mes maigres réserves de nourritures s'épuisèrent. Mes journées se limitaient à chercher du bois, toujours plus loin de mon abri, et dénicher de la nourriture. Le plus souvent des racines, parfois un lièvre des neiges pris dans un collet. Mon salut se trouva aussi dans un Yéti venu mourir non loin de ma grotte et dont la peau, quoique puante, gardait quelque chaleur. Ce ne fut qu'avec la fonte des neiges, sale, amaigrie et puante, marchant à l'aide d'une béquille improvisée dans une grosse branche, que je pus enfin redescendre au village de chutes blanches.